[Congo Brazzaville] Relever les défis du Covid-19 en République du Congo : Le Ministre d’Etat Henri Djombo lance un appel aux partenaires pour impulser la relance agricole
Le Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche (MAEP) a organisé le 22 mai 2020, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, une visioconférence sur les défis du secteur agricole, les actions urgentes à mener et le renforcement de la résilience des systèmes alimentaires dans le contexte du COVID-19.
Plusieurs institutions comme la Présidence de la République, le Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration Régionale, la Banque Mondiale (BM), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), la Délégation de l’Union Européenne (DEU), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) ont pris part à cette rencontre virtuelle présidée par le Ministre d’Etat Henri Djombo.
Ouvrant les débats, le Ministre d’Etat, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a rappelé que cette rencontre était une grande opportunité pour initier la relance de l’agriculture et susciter une réelle volonté politique pour la mise en œuvre du plan national de développement agricole (PNDA). L’objectif principal de cette rencontre était donc d’échanger sur les stratégies conjointes de riposte face à la pandémie, notamment sur des actions immédiates à mettre en place pour réduire l’impact socioéconomique du COVID-19 sur les populations et les systèmes agro-alimentaires. Selon Henri Djombo : « jusque-là, la riposte à la pandémie ne s’est focalisée que sur le plan sanitaire alors qu’il faut prévenir la crise alimentaire pour éviter une éventuelle crise sociale ». A ce titre, un projet de plan de riposte a été soumis à la Taskforce créée le 18 mars 2020 par décret présidentiel chargée d’évaluer les conséquences économiques et sociales des mesures prises dans le cadre du plan national de préparation et de riposte contre la pandémie à Covid-19 en République du Congo.
« La Sécurité alimentaire et nutritionnelle, la chose la plus partagée et rendu commun par la communauté internationale ».
C’est en se basant sur cette assertion que le Ministre d’Etat a interpellé les acteurs du secteur agricole qu’il était temps de bâtir en urgence une stratégie conjointe pour la mise en œuvre du plan de riposte élaboré par son Département. Pour lui, il est question, en concertation avec les autres Ministères, de faire, de sorte que les actions des petits et moyens exploitants ne soient plus couteuses. Les défis majeurs à cet effet sont donc : (i) le financement pour la relance des exploitations agricoles ; (ii) la facilitation du transport, de la distribution, la conservation et la commercialisation des produits agricoles ; (iii) la sensibilisation et la conscientisation des producteurs sur les mesures barrières et (iv) la vulgarisation des méthodes agricoles adaptées au contexte par les différents moyens, et langues de communication accessible à tous les petits exploitants.
A ce titre, Suze Percy Filippini, Représentante de la FAO a rappelé que l’étude sur l’évaluation des impacts de la Covid-19 sur le secteur agricole avec l’appui de son institution est certes en cours de finalisation mais on ne devait pas attendre la fin des études pour agir face à l’urgence de soutenir l’accès des populations, notamment les plus vulnérables, à l’alimentation et à la nutrition, en leur fournissant des programmes de protection sociale, en minimisant les perturbations dues aux mesures d’exception et en garantissant une circulation et un transport sans risque des personnes dont le travail est essentiel aux fins de favoriser la production et le commerce alimentaire et agricole.
Corroborant à ces propos, Irene Mboukou, Conseillère et Chef de Département de l’agriculture à la Présidence de la République a décrit la situation difficile dans laquelle sont plongés les petits producteurs en matière de transport et du stockage des produits, situation déjà déplorable avant la survenue de l’épidémie. Elle a alors lancé un appel à la FAO et ses partenaires d’agir au plus vite afin de garantir la sécurité sanitaire des aliments en améliorant les conditions de transport, de stockage et de commercialisation des aliments tout en s’appuyant sur les services déconcentrés du MAEP.
Intervenant à cet effet sur le financement des exploitants agricoles, la BAD et la Banque Mondiale ont suggéré que, parallèlement aux interventions du secteur sanitaire, il parait nécessaire de partager la cartographie, les statistiques et la photographie exhaustive des problématiques de ces exploitants tous les partenaires impliqués pour mieux planifier les actions à court et moyen termes susceptibles de répondre aux besoins urgents de ces groupes vulnérables.
Pour Martin Bauer Représentant du PAM, face à l’effondrement inquiétante de la demande, et pour tirer profit des initiatives des filets sociaux, il serait utile d’être informé sur les marchés des produits agricoles dans le pays afin de les lier au ProjetLisungi pour lequel certaines familles reçoivent des transferts monétaires dans le but de subvenir à leurs besoins essentiels. Il a par ailleurs souligné la nécessité de renforcer le projet d’appui aux petits producteurs dans la transformation du manioc mis en œuvre par le PAM en partenariat avec la FAO et le FIDA.
Les Participants à cette réunion sont tombés d’accord avec cette citation du Ministre d’Etat selon laquelle : « Personne ne peut produire si elle n’est pas sûre de vendre son produit. Personne ne peut aller au marché si elle n’a pas d’argent et personne ne peut défier la Faim ».
Renforcement de la résilience des systèmes alimentaires : actions urgentes
En effet, l’objectif poursuivit, de concert avec les partenaires techniques et financiers, est celui de ne pas attendre la fin de la pandémie pour agir en faveur des producteurs. Le manque d’intrants et de ressources financières sont des écueils à surmonter afin de soutenir les petits producteurs et acteurs économiques du secteur.
Au terme de cette rencontre, les participants ont retenu certaines actions urgentes suivantes :
- La finalisation du projet de plan de riposte du secteur agricole assortie d’une stratégie commune entre le gouvernement et les partenaires ;
- La fourniture d’intrants (semences, fertilisants et produits phytosanitaires) aux exploitants à travers et les subventions et micro-crédits.
- L’appui logistique pour la collecte et l’amélioration du dispositif de commercialisation des produits agricoles et alimentaires
- Le renforcement du centre de production semencière
A l’issue de la visioconférence, un groupe de réflexion a été mis en place pour finaliser le projet de plan de riposte pour aboutir à un document conjoint consolidé. A la demande du Ministre d’Etat, la FAO a marqué sa disponibilité pour élaborer les termes de référence et d’appuyer le MAEP dans l’organisation de ce groupe de travail.
Source : L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).