Juché sur la partie sommitale d’une colline boisée, qui a peut-être servi de base à un oppidum mérovingien au VIème siècle, se trouve le château féodal dont les premières mentions remontent au XIème siècle. Le donjon a été construit à la fin du XIème siècle, c'est le seul élément conservé avec certaines substructions. Le château a fait l'objet d'une reconstruction (appareil moellonné et enduit ?) aux XIVème et XVème siècles. L'enceinte, de tracé trapézoïdal, était protégée par un fossé artificiel probablement circulaire.
En 1316, le premier pape d’Avignon, Jacques-Arnaud d’Euze (ou Duèze) (1316-1334) aurait séjourné en ses murs lorsqu’il serait venu fonder le diocèse de Saint-Papoul auquel était rattaché la localité. Une tradition, relayée par une source bénédictine en 1759, fait état de la reconstruction du château par Jean XXII lui-même « pour un de ses neveux ». Cette version semble plausible car, au début du XIVème siècle, Arnaud Duèze, vicomte de Caraman, est effectivement le neveu de ce souverain pontife. Or, les seigneurs de Caraman sont attestés officiellement comme seigneur des lieux au XVème siècle.
Au XVIème siècle, le château a subi d’importants remaniements avec le déplacement de l’entrée du château, la reconstruction de l’angle Sud-Est et le retour Est en pierre de taille soigneusement appareillée avec échauguettes d’angle. Ces deux dernières encadrent la grande entrée donnant sur le pont d’accès franchissant le fossé sec qui a été établi en même temps. La canonnière visible sur le parement atteste de cette période.
Au XVIIème siècle, d’autres changements et remaniements ont sans doute lieu telle la reprise de la nouvelle entrée. Est-ce à cette époque que le corps de logis, bâtiment disposé contre le mur Est, est abattu ? Le pont semble aussi avoir été remanié à cette époque.
Le portail actuel semble tardif. A-t-il été reconstruit au XVIIIème siècle, y perdant son aspect défensif désormais sans objet. Le pont est à cette époque conforté, repris et des arches de briques remplacent d’anciens platelages de bois.
Au XIXème siècle, différents travaux ont lieu (façades sur cour, logis néo-gothiques), quelques percements sur le mur Sud pouvant leur être imputables. Vers le milieu du XIXème siècle, les tours et échauguettes du monument auraient été arasées.
Sous l’Empire, Félicité de Mauléon épouse le Marquis d’Auberjon de Saint-Félix et revient s’installer au château qui subira sous leur influence de grandes transformations.
En 1904, le donjon perd son toit pointu. Pendant la seconde moitié du XXème siècle, des percements chemisés de béton ont été réalisés à la diable dans le mur Sud, l’école, la mairie et la poste sont réaménagées au cas par cas.
En 1995, il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
En 2010-2012, la commune réalise, avec le concours de l'Etat et du Conseil Régional, la restauration de la façade Sud de l'enceinte sous la maîtrise d'œuvre de Jean-Louis REBIÈRE.
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