Situé dans le Lauragais au pied de la Montagne Noire, le village de « La Pomarède », tient son nom du terme occitan médiéval "pomareta" qui a donné La Pomareda et qui signifie la Pommeraie*.
Vers le dixième siècle avant notre ère, la région est habitée par des peuples venus d'Espagne. Il s'agit des Ibères qui avaient été chassés du littoral hispanique par les Phéniciens et les Grecs. A la fin du IVème siècle (vers 330 avant JC), les Volques Tectosages, un peuple Celte, repoussent les Ibères vers l'Espagne et dominent la région de la Garonne à l'Hérault. Ils y trouvent un pays déjà partiellement organisé sous l'influence ibère et grecque et s’intègrent aux populations locales sans problèmes majeurs pour devenir un peuple méditerranéen. L'évolution de la région se traduit par le développement des cultures (vignes et oliviers), la création de centres fortifiés et de villes[1] ainsi que l'accroissement des échanges commerciaux sous l'administration de Manius Fonteius avec la création de nombreuses routes commerciales secondaires.
Pour sa part, le site de La Pomarède aurait été occupé depuis le début de l'ère chrétienne et, en particulier, à l'époque Gallo-Romaine car des casques romains ont été trouvés dans le ruisseau d'En Sérié et une ancienne tuilerie romaine a existé à la limite du village de Puginier au sud de la commune.
En 109 avant JC, une première invasion de peuples germaniques atteint la colonie narbonnaise (Narbo Martius). Elle est suivie, en 106 avant JC, d'une révolte des Volques matée par les Romains, puis d'une nouvelle invasion, en 103, des Cimbres et des Ambriens. La région est définitivement soumise avec la conquête de la Gaule par Jules César.
En 27 avant JC, l'empereur Auguste vient à Narbonne et organise la province qui comprenait tout le Languedoc de Toulouse à la Provence. Le territoire est alors divisé en cités et notre région est partagée entre la cité de Narbonne et la cité de Toulouse. La voie romaine Narbonne-Toulouse (Via Aquitania), assurait le trafic en passant par Avignonet. Il existe une quinzaine de sites gallo-romains recensés tels que Montferrand où les romains avaient édifié une grande mansio ou le relais d'Elusio vers Naurouze. Plus au sud, vers Cumiés, au croisement des routes et du seul point d'eau qu'est la source du Fresquel, les Romains installent un important site où les hommes et les chevaux peuvent s'arrêter. Cette halte, se dénommait Varianus... maintenant le village se nomme Baraigne[2].
La Pax Romana va durer jusqu'au Vème siècle après JC, époque où l'empire va se désagréger avec l'arrivée des "barbares" venus du nord. En 407, les invasions des Alains, Vandales et Suèves sont surtout marquées par des razzias.
* Son premier témoignage manuscrit daterait de l’an 1091 sous la forme : « La Pomareda »
[1] Carcasso (Carcassonne), Eburomagus (Bram), Sestomagus (Castelnaudary) ou Elusiodunum (Montferrand).
[2] Baraigne - Village cathare en Lauragais - http://sgdelestaing.pagesperso-orange.fr/
Entre 412 et 419, les Wisigoths apparaissent dans la région. Ils s'intègrent à la civilisation romaine encore très brillante en superposant à la population une aristocratie et en nommant des "comtes" à la tête des villes importantes. Euric crée le royaume wisigothique et fait de Toulouse sa capitale. Il forme un grand royaume comprenant l'Espagne et la Gaule jusqu'à la Loire et au Rhône.
Le Bréviaire d'Alaric (breviarium alarici), appelé aussi code Alaric, est un recueil de droit romain promulgué par le roi wisigoth Alaric II, en 506 pour remplacer la lex romana visigothorum. Il s'agit principalement d'une compilation et d'une interprétation du Code de Théodose (438), faite par Anien destinée aux sujets gallo-romains et romano-hispaniques des Wisigoths.
Quand, en 507, le roi Wisigoth Alaric II est vaincu par Clovis, celui-ci s'empare de toute l'Aquitaine. Néanmoins, les Wisigoths, bien qu'ayant perdu leur capitale, restent maîtres dans la région qui devient une nouvelle marche frontière entre Francs et Wisigoths. Les Francs y établissent des postes sur la ligne de crête où se situent aujourd'hui les villages de Saint-Julia, Saint-Félix, Les Cassés, Saint-Paulet, Montmaur et Montferrand[1]. Juché sur la partie sommitale d'une colline boisée en face de cette ligne, le site de La Pomarède a pu servir de base à un oppidum wisigoth.
Après la mort de Clovis en 511, l'Aquitaine et la Septimanie restent indépendantes. La Septimanie, qui s'étend du Rhône au seuil de Naurouze, reste sous la domination des Wisigoths, mais la zone de La Pomarède appartenait peut-être au duché d'Aquitaine comme Castrum Novum Arianorum (Castelnaudary).
En 711, l'Espagne est conquise par les Arabes et le royaume Wisigoth disparaît. En 713, au cours d'une rapide expédition, Carcassonne fut pillée ; en 719, Narbonne fut assiégée par le chef sarrasin El Samah et succomba ; mais il capitulera en 721 devant Toulouse. Charles Martel met fin à l'invasion arabe avec sa victoire de Poitiers en 732. Les Sarrazins perdent leur chef Abd El Rhaman et se replient vers la Septimanie. Le souvenir de leur passage est encore présent aujourd'hui avec de nombreux noms de lieux tels que Montmaur, Mourville, Maureville, Mauremont, le bois de Pech-Maur près de Labécède et bien sûr le lieu-dit Sarracenis sur la commune de La Pomarède. Pépin le Bref reprend Narbonne en 759 et chasse les Arabes de la région. Ils n'y revinrent plus que pour de rapides razzias.
Vers la fin du VIIIème siècle, Pépin le Bref et Charlemagne installent leur domination en repoussant les Wisigoths aux marches des Pyrénées. Ces rois accordent des terres à des moines qui y créent des abbayes permettant la remise en exploitation des campagnes désertes. Ceci donne à la religion catholique une force nouvelle pour mieux résister aux invasions et brigandages.
De nombreux paysans s'installent alors sur ces terres qui échappaient à l'autorité des seigneurs locaux et qui jouissaient de précieux privilèges. De leur côté, les seigneurs bâtissent les premières tours de défense car des bandes armées circulent toujours dans le midi, mais en échange ils annexent beaucoup de terre… C'est à cette époque qu'Avignonet, très exposé, devient village fortifié ; pour La Pomarède, ce sera un peu plus tard.
Pour la première fois, la région de l'Aude était réunie au royaume des Francs et en 778 Charlemagne crée le royaume d'Aquitaine. Le Lauragais actuel correspond alors au Pagus Tolosanus.
L'Église par ses abbayes commence à avoir la mainmise sur l'économie. Bientôt sont construites les chapelles en pierre au milieu des villages aux maisons encore en torchis. A ce moment-là débute le creusement dans la roche des crozes[2]. Dans la commune, ce nom se retrouve dans le chemin (du puit) de la Croze (mais où était la "croze" ? est-elle devenue puits ?).
Au début du Xème siècle, la monarchie carolingienne perd toute autorité sur le Midi. Les comtes devenus indépendants, sont les véritables maîtres et s'imposent, même à l'Église, désignant abbés, installant des évêques de leur choix.
La région, comme tout le Midi, se sépare nettement des pays du nord du Massif Central et se retrouve autour de la langue d'Oc, née du latin. La partie ouest dépend de plus en plus du Toulousain et, si les abbayes subsistent, elles tombent de plus en plus sous la dépendance des seigneurs laïques.
La Pomarède constitue l’une des rares localités du Lauragais faisant l’objet d’une mention dès le XIème siècle[3] et faisant référence à un habitat ecclésial situé sur l’actuel cimetière communal. Plus tard, ce modeste monticule abritera un lieu de culte, attesté en 1257 comme "l’église vieille", et sa nécropole. Selon un processus bien connu, à cette église primitive se substituera une nouvelle dans le village actuel choisi alors par la communauté comme nouveau lieu de vie, avant le milieu du XIIIème siècle. Néanmoins, le cimetière restera à son emplacement d’origine.
[1] Selon l'historien Barrière-Flavy.
[2] Citernes ou silos de forme ovoïde dans lesquels étaient conservés le blé et les récoltes.
[3] Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
A la fin du premier millénaire, la population souffre de l'insécurité générale. Que ce soit du fait des pilleurs de passage ou des brigandages des petits seigneurs voisins, ceci entraîne la construction de palissades, de tours de guet puis de châteaux forts.
C'est dans ce contexte que s'inscrit, en 1052, la construction du château de La Pomarède. A cette époque, c'est un fort (castrum[1]) sur le fief des comtes de Toulouse (Pons mort en 1060, puis Guillaume IV décédé en 1094). Il a une fonction défensive et comprend alors quatre tours d’angle, deux (ou trois ?) corps de bâtiment et une entrée principale côté sud accessible par une rampe (aujourd'hui un escalier). Le château surplombe le village sur un éperon rocheux, supportant les murailles ; il est en partie ceint de douves. Il est à cette époque le fief du Comte de Toulouse Guillaume IV.
Le nom du premier châtelain et bâtisseur du château n'est pas connu. Cependant, il est fort probable qu'il soit un des vassaux de Raymond-Bernard de Trencavel qui possède à l'époque de vastes domaines entre Saint-Félix et Castelnaudary[2].
Au Xème siècle, les centres de peuplement autour de La Pomarède s'appellent Saint-Félix, Dreuilhe, la Bessède (Labécède), Saint-Paupulus (Saint-Papoul), attestés par les divers hommages féodaux[3]. Tous ces liens féodaux vont favoriser l'émergence de grandes familles locales.
En 1157, Sicard de Laurac rend hommage à Raymond Trencavel pour le château de La Pomarède[4]. Les Laurac vont donner une existence politique et une unité au Lauragais jusqu'au XIIIème siècle. Ils sont vassaux des Trencavel qui, avec le comte de Toulouse soutiennent l’hérésie cathare.
Au début du XIIIème siècle, La Pomarède passe sous l'autorité d'Aymeric de Roquefort, seigneur de Roquefort-lès-Camazes, héritier de Sicard de Laurac. Celui-ci est à la tête d'une vaste seigneurie qui s’étend de la Piège à la Montagne Noire et des portes de Toulouse à celles de Carcassonne.
En 1209, après la reddition de Carcassonne, Simon de Montfort reçoit le domaine de Raimond-Roger Trencavel, déchu de ses vicomtés, et prend la tête de la croisade.
Début 1211, bien qu'ayant fait soumission aux croisés, à la mort de Raimond-Roger, Aymeric de Roquefort se révolte pour porter secours à sa sœur Guiraude. Guiraude, dame de Lavaur (dite aussi Guiraude de Laurac) est une figure emblématique de la résistance des Albigeois. C'est pourquoi elle est assiégée dans sa ville par les croisés qui réussissent à prendre la place le 3 mai. Aymeric de Roquefort est accusé de trahison, lui et ses chevaliers sont pendus et sa sœur jetée au fond d'un puit. Suite à la prise de Lavaur et pour venger le désastre de Montgey, Simon de Montfort, décidera de lancer une campagne punitive dans le Lauragais pendant l'hiver 1211-1212.
Le bûcher Des Cassés - A ce moment-là, Baraigne, Les Cassés appartient au castrum de Montgiscard, qui offrait un solide point d'appui aux hérétiques. Les Roqueville seigneurs de ce castrum, leur sont favorables. Aux Cassés vivent Alazaïs de Roqueville, parfaite, son fils Raymond chevalier et seigneur du lieu et Raymonde son épouse qui sera arrêtée et brûlée en 1245. En ce printemps 1211 Simon de Montfort qui s'était replié sur Toulouse, se lance dans une chevauchée d'un mois qui devait conduire les croisés aux Cassés et à Montferrand. Après la capitulation rapide des Cassés, les religieux de l'armée croisée tentent de convertir parfaits et parfaites, mais en vain. Alors un bûcher est dressé, où l'on jette quelque soixante hérétiques. Les chevaliers auront la vie sauve, mais leur mère Alazaïs disparaît sans qu'il soit possible de prouver que ce soit dans le bûcher.
C'est durant la campagne d'hiver que le château de La Pomarède subit l’assaut des croisés en décembre 1211.
Arrivant de Fanjeaux, Simon de Monfort vient mettre le siège devant le château. Au bout de trois jours de siège, il donne l'assaut mais est repoussé. Pendant la nuit, il fait combler les fossés et reprend l'assaut le lendemain. Mais, en pénétrant dans la forteresse, les attaquants constatent que la place est vide. Les assiégés avaient fui à la faveur d’une brèche qu’ils avaient ménagée dans le rempart (et non, comme le dit la légende, par un souterrain).
Dans ce contexte, de nombreux lignages s’éteignent et pratiquement toutes les familles autochtones sont dépossédées au profit des seigneurs français, compagnons de Simon de Montfort. En particulier, tous les biens du seigneur de Laurac, sont confisqués et donnés à des proches de Montfort : Hugues de Lacy hérite de Laurac et de Castelnaudary ; Alain de Roucy, de Montréal.
Cependant, en décembre 1271, à la mort du comte Alphonse de Toulouse et de son épouse Jeanne, la succession revient à son neveu, le roi Philippe III "le Hardi". C'est en décembre de la même année que les consuls des villages des divers bayles[5] prêtent serment de fidélité au roi ; c'est le Saisimentum Comitatus Tholosani. Le consul du baillage de La Pomarède prête serment à Guillaume de Neuville[6], clerc du roi.
Comprenant que la région ne pourrait jamais devenir française de cœur si les procédés de l'Inquisition perduraient, Louis IX (Saint-Louis) envoya des enquêteurs qui réprimèrent les abus et le pape demanda aux Inquisiteurs d'être moins cruels et moins injustes. Par les ordonnances de 1254 et 1259, il fait restituer de nombreux biens aux descendants des anciens hérétiques. Le château de La Pomarède en faisait-il partie ? Est-ce à cette époque que le fief passe sous l'autorité de la famille de Lautrec ?
[1] Ici, il s'agit d'une structure médiévale où l'espace est partagé, d'un côté une zone seigneuriale, de l'autre un autre dévolue aux chevaliers (désigné aussi castra ou castella).
[2] Histoire de Saint-Félix-de-Caraman - Baronnie des états du Languedoc par l'abbé G.B. Morère, 1899.
[3] Dans le système féodal, l'hommage est l'établissement ou le renouvellement d'une convention de vassalité qui interdisait toute rivalité entre deux hommes libres ; la cérémonie avait lieu au manoir seigneurial du futur suzerain en présence de témoins.
[4] Raimond Trencavel reçoit serment pour Laurac, Molandier et La Pomarède – Cartulaire Trencavel, actes n° 215, 306 et 308 (d'après H. Débax).
[5] À l'origine le bayle ou baille est un terrain clos compris entre les différentes enceintes fortifiées, par extension cela désignera le représentant du seigneur dans le village.
[6] Histoire de Saint-Félix-de-Caraman - Baronnie des états du Languedoc par l'abbé G.B. Morère, 1899.
En 1303, un conflit juridique oppose le roi de France Philippe IV "le Bel" et le pape Boniface VIII, conflit dans lequel La Pomarède aurait pris le parti du roi, comme en témoigne le sceau ci-dessous conservé aux archives départementales de Carcassonne.
En 1305, le roi de France Philippe IV "le Bel" échange avec la descendance de Frotard III leur dimidia parte (moitié) de la vicomté de Lautrec contre la vicomté de Caraman (ou Carmain ou Carmaing).
En 1316, Jacques-Arnaud d’Euze, oncle d'Arnaud, devient pape sous le nom de Jean XXII (premier pape à s'établir au Palais des Papes d'Avignon). Il passe deux nuits à la Pomarède en allant fonder le diocèse de Saint-Papoul et introniser son évêque. A cette époque, le village s'appelle Villa de Sancto Christophoro, en l'honneur du saint-patron du village. Il dépend du baillage de Saint-Félix.
La tour qui domine la place du village au sud-ouest du château est nommée Tour Jean XXII en souvenir de ce passage.
En 1321, Bernard II de Lautrec cède la vicomté de Caraman à Pierre Duèze, contre 35 000 petits tournois noirs. Pierre Duèze, bourgeois de Cahors, était déjà sire de Saint-Félix par don de Philippe V le Long, depuis 1320. Son fils Arnaud, devenu vicomte de Carmain en 1322, est seigneur de Nègrepelisse et de Saint-Félix. C'est à cette époque que la famille Duèze (ou d’Euze ou d'Euse ou de Vèze) apparaît de façon régulière dans la région.
Le seigneur de La Pomarède n'a jamais été nominativement désigné avant le milieu du XIVème siècle. Il s'agit alors d'Aimeri(c) de Roquefort[1] (attesté en 1347)[2]. Il s'agit probablement du seigneur Aymeric de Roquefort(-les-Cascades) qui reçoit la terre de La Pomarède le 29 mars 1339 des mains de Gaston de Foix, comme le confirme un compte de la levée d'un subside par Charles VI. En effet, la seigneurie de La Pomarède échoit alors à la branche Roquefort-Nogaret à laquelle appartient Aimeri de Roquefort, seigneur du consulat de Nogaret.
Les Roquefort s'affranchiront de l'hommage qu'ils rendaient à la Maison de Foix et ils dénombreront[3] directement au roi Henri II en 1554.
En 1347 et 1350, la grande peste fait payer un lourd tribut à La Pomarède où 40 à 50% d'habitants du village décèdent.
En 1355, lors de la guerre de Cent Ans, les Anglais passent à La Pomarède, pillent le village et brûlent Castelnaudary.
"Ce ne fut pas, à proprement parler une expédition militaire, dit un historien, mais plutôt une invasion de paysans en armes, peu d'anglais mais des bordelais, des basques et des landais. Le Prince Noir, fils d'Edouard III prince de Galles, ayant débarqué en Gascogne fin juillet 1355, réunit à Bordeaux 1500 lances, 11000 archers, et 3000 soldats de troupes légères. Il se mit en mouvement en octobre. De Bordeaux, il gagna le Lauragais par la vallée de la Garonne, pilla les environs de Toulouse qu'il contourna, brûla Castanet, Baziège, Montgiscard, Villefranche de Lauragais, Avignonet, le Mas-Saintes-Puelles le 31 octobre. Il arriva devant Castelnaudary, une bonne grosse ville et bon château et remplie de gens et de biens. Mais elle n'était pas fermée, ni le château non plus, si ce n'est de murs de terre selon l'usage du pays. Les Anglais l'environnèrent, l'assaillirent, et la prirent. Et il y eut un grand massacre d'hommes et la ville fut toute courue, saccagée, pillée et tout le bon avoir pris et levé. Le prince et ses gens se reposèrent là une demi-journée et une nuit, et le lendemain ils continuèrent vers Carcassonne". (Chroniques de Froissart)
Après le passage des troupes anglaises, ce sont celles du roi de France conduites par Du Guesclin qui circulent dans la région.
On retrouve Aimeri de Roquefort, en janvier 1381, menant les pourparlers avec les capitouls et sénéchaux pour faire nommer Gaston de Foix, Lieutenant du Roi en Languedoc… puis en juillet, lors de la révolte des Tuchins.
C'est à cette époque que les troupes de Gaston de Foix dirigées par Aymeri de Roquefort écrasent une troupe ennemie commandée par dix capitaines et un autre routier, le bâtard de Landorre. Cette troupe est constituée de gens d'armes licenciés par le duc de Berry, qui essayent de rejoindre les états du comte d'Armagnac en passant par l'Albigeois. Les chefs sont faits prisonniers et jetés en cul de basse fosse, les simples hommes d'armes prisonniers sont noyés ou pendus.
Au siècle suivant, ce sont les vicomtes de Caraman qui succèdent aux Roquefort en tant que seigneurs de La Pomarède, probablement avec Hugues 1er de Carmain. Il est l'arrière-petit-fils d'Arnaud Duèze, premier du nom, Seigneur et Baron de Saint-Félix, qui vivait en 1250, père de Pierre et grand-père d'Arnaud II. Il est baron de Saint-Félix et de Nègrepelisse, vicomte de Carmain, et quitte son nom patronymique pour ne prendre que celui de Carmain. Il épouse, en 1398, Béatrix de Périlleux, alias de Perellos, fille de Raymond de Perellos, vicomte de Rodde (Aragon), chambellan du Roi d'Aragon, et fils de François de Perellos, Amiral de France, sous le règne de Charles V. Jean 1er de Carmain, vicomte de Carmain et baron de La Pomarède, succède à son père Hugues de Carmain. Le 17 mai 1461, il épouse, en secondes noces, Catherine de Coaraze, dame de Noailles et descendante des barons d'Aspet.
En 1479, à la mort de Jean 1er, la baronnie de La Pomarède est séparée du patrimoine des Caraman pour Antoine de Carmain, en partage de la succession de son père. La seigneurie de La Pomarède, sert alors de nom distinctif à sa branche (il possédait en outre la baronnie d'Auriac conjointement avec Guillaume Rigaud de Vaudreuil et Pierre de la Roquette de Bonneville).
[1] Néanmoins, un doute subsiste quant à son identité. En effet, il était seigneur de Roquefort et de Dreuilhe, localités que l'on trouve aux alentours de Revel mais aussi près de Lavelanet.
[2] Pierre Clément - Roquefort de la Montagne Noire - Nouvelles éditions Loubatières, 2009.
[3] En droit seigneurial, l'aveu est une déclaration écrite que doit fournir le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief ; il est accompagné d’un dénombrement décrivant en détail les biens composant le fief.
Antoine de Carmain épouse en 1492, Antoinette de Saint-Étienne, dont il a Henri de Carmain, seigneur de La Pomarède, qui ne laisse qu'une fille, nommée Marguerite, qui épouse en 1552 Jean de Saint-Étienne[1] son cousin, à qui elle transmet la seigneurie de La Pomarède. La branche Carmain s’éteint donc en 1552 au profit des Saint-Etienne avec le mariage de Marguerite de Carmain et Jean de Saint-Etienne, gouverneur du château de Penne.
Après l'épisode "cathare", la période de la Renaissance va être perturbée par de nouvelles luttes religieuses. En effet, l'Aude, très frondeuse suite aux exactions de l'Inquisition, s'est ouverte aux nouvelles idées religieuses qui avaient été prêchées dès 1531, et en 1558 des troupes de protestants existaient dans la plupart des villes.
La Réforme pénètre sans peine dans le Languedoc où le clergé lui-même est parfois gagné à sa cause et même l'archevêque de Toulouse se fait protestant en 1561. Les troubles religieux durent de 1560 à 1596. La Pomarède ne semble pas avoir été touchée directement, à l'inverse de plusieurs villes et villages voisins qui deviennent d'importants centres protestants, comme Revel.
Le Mas-Saintes-Puelles devint dès la moitié du XVIème siècle une des places fortes les plus importantes des Huguenots. Partant du Mas où ils s'étaient établis en 1561, les protestants firent de nombreux raids sur les villes et villages voisins. Souvent la prise d'un village ou d'un château était suivie d'exécutions en masse. En 1572 (année de la Saint-Barthélemy) toutes les églises du pays brûlèrent. En 1575 l'armée royale reprenait le château de Villeneuve la Comtal et assiégeait le Mas-Saintes-Puelles, la garnison aidée par les habitants repoussa victorieusement ses attaques et le Duc de Joyeuse qui la commandait dut lever le siège après avoir perdu trois cents hommes. En 1581, Henri de Navarre, le futur Henri IV envoya des émissaires au Mas pour s'informer et calmer les Protestants. Deux nouveaux assauts en 1583 et 1586 n'eurent d'autres effets que de ravager la région. Castelnaudary resta au pouvoir des catholiques.
En 1617, Montmaur tombe aux mains des Protestants. En 1622, Louis XIII et l'armée royale, forte de dix mille soldats, douze canons et six cents chariots traverse la région d'ouest en est. Le roi soumet Caraman et, le 3 Juillet, prend le Mas-Saintes-Puelles qui fut incendié et mis à sac. L'incendie dura huit jours et le village fut rasé le mois suivant. Le roi reste quelques jours à Castelnaudary, puis gagne Carcassonne où il visite la Cité. Le jour de son départ, un terrible incendie consume 250 maisons dans le quartier des Capucins.
Le duc de Rohan était souvent dans la région de Castelnaudary d'où il pouvait surveiller les routes vers Castres, Toulouse, Mirepoix.
Le 3 novembre 1627, le duc de Rohan quitte Revel pour Foix. En passant par le col de l’Homme-Mort à La Pomarède (aujourd'hui, les Maisonnettes) il ne peut éviter les troupes royales. C'est entre Souilhe et Souilhanels, qu'il se heurte au duc de Montmorency sur les bords du Fresquel où a lieu le combat. La bataille, indécise, permet au duc de Rohan de se dégager et continuer vers Mazères sans être inquiété.
En 1630, Gaston d’Orléans, le propre frère du roi Louis XIII, tente d’organiser un soulèvement général du royaume contre la tyrannie du ministre Richelieu. Le duc Henri II de Montmorency le soutient et rallie la province de son gouvernement, les États de Languedoc, ainsi que plusieurs évêques et des villes languedociennes.
Et toujours… la peste qui revient ravager le Lauragais en 1628, 1629 et 1630.
En 1632, Henri II, duc de Montmorency, conspire contre Louis XIII qui envoie contre lui le maréchal Schomberg. Celui-ci intrigue pour acheter la place forte de Saint-Félix et s’y installe. Le duc de Montmorency bivouaque à Lasbordes et prend position sous Castelnaudary à la ferme des Loubatous. Prévenu, Schomberg passe, de nuit, à La Pomarède et pénètre, avec quelques officiers dans le château de Tréville où il trouve les seigneurs de Tréville, de Puginier et du Castelet qui se demandent quel parti prendre et ne s'attendaient pas à cette visite. C’est alors que Olivier de Laurens, seigneur du Castelet se décide à conduire Schomberg au gué qui lui permettra de franchir le Fresquel.
La bataille se déroula sur les bords du ruisseau, près de Souilhanels, le 1er septembre 1632. Elle fut très brève, le duc de Montmorency chargea avec furie, comme s'il cherchait la mort. Il traversa six rangs de soldats et tomba atteint de plusieurs balles.
Cette bataille mit fin à la guerre civile, car l'armée du frère du roi se dispersa sans combattre.
Grièvement blessé, le duc de Montmorency est fait prisonnier, il est amené à Lectoure puis à Toulouse où il est jugé. Condamné, Henri II, duc de Montmorency, est décapité à la hache sous les murs du Capitole de Toulouse le 30 octobre 1632.
Louis XIII et le Cardinal de Richelieu vinrent dans la province pour assister au jugement. Via Montpellier et Béziers, ils arrivèrent à Narbonne, subissant un terrible orage qui inonda la plaine et fit périr trois cents personnes, noyées par la crue de l'Aude. Le roi visita le champ de bataille au sud de La Pomarède puis gagna Toulouse.
C'est probablement après la guerre de Trente ans que fut remanié le pont[2] à trois arches, en pierre, massif, enjambant les douves. Il avait été établi au XVIème siècle lorsque fut percée la nouvelle entrée principale, avec l'ouverture du rempart côté Est par une large porte voûtée.
En 1657, Guillaume de Saint-Étienne de Carmain, seigneur de La Pomarède, né avant 1640, épouse Marthe de Fabry de Resquairel.
Gabriel de Saint-Étienne, marquis de Carmain, baron de La Pomarède, sert longtemps en qualité de capitaine d'infanterie. En Irlande, il est l’aide de camp du duc de Lauzun en 1689. Puis en 1691, il se rend en Piémont, et il fait des campagnes en France en occupant les mêmes fonctions auprès du général de Catinat où il connaît des heures de gloire.
En 1702, Jean de Saint-Étienne de Carmain, marquis de Carmain, appelé aussi le comte de Carmain, épouse Angélique de Viguier de Bidault avec qui il eut trois filles dont Marie de Saint-Etienne de Caraman, baronne de La Pomarède. Il meurt le 3 février 1706.
Marie de Saint-Etienne de Carmain, héritière de la Pomarède, naît le 12 août 1706 à Villenouvelle et décède le 26 août 1778 à Castelnaudary. Elle a pour parrain Guillaume de Saint-Etienne de Caraman, son grand-père, et comme marraine sa demi-sœur Marie-Jeanne de Mazenau.
Le 11 ou le 12 septembre 1724, Marie de Saint-Etienne de Caraman se marie et apporte en dot le domaine au descendant d’une des plus célèbres familles de la conquête albigeoise : Jean-Emeric de Bruyères-le-Châtel et Joyeuse, comte de Bruyères-Chalabre. Délaissant le château de Chalabre, le jeune couple s’installe à La Pomarède. De ce mariage naissent sept garçons, dont cinq entre les murs du château de La Pomarède. Trois de ces enfants deviendront de grands chefs militaires. L’un d’entre eux s’illustrera dans la marine royale. Deux seront évêques, l’un de Saint-Pons et l’autre de Saint-Omer. Seul, l’aîné, François Jean de Bruyères, marquis de Chalabre, Baron de La Pomarède, aura une descendance en la personne de Jean Louis Félicité, Comte de Bruyères. La branche Saint-Etienne de Carmain s’éteint donc au profit des Bruyères-Chalabre lorsque Marie de Saint-Etienne de Carmain épouse Jean-Emeric de Bruyères-le-Châtel.
Huit ans après leur union, le clocher de l’église du village est doté d'une cloche, baptisée en 1732, dont Jean-Emeric de Bruyères-le-Châtel sera le parrain. La dépouille de Jean-Emeric[3] de Bruyères-le-Châtel reposerait dans le presbytère de l'église de La Pomarède.
Le père de Jean-Emeric de Bruyères-le-Châtel, François de Bruyères meurt à Chalabre en 1742. C’est sans doute à ce moment-là que la famille part s’installer définitivement à Chalabre.
En 1744, à dix-sept ans, François-Jean de Bruyères-le-Châtel est admis aux pages de la Petite Écurie du Roi. Ensuite il sert comme cornette au régiment de cavalerie du Royal-Étranger. Il devient aide-de-camp du maréchal-duc de Richelieu lors des dernières campagnes de Mahon sur le Rhin vers 1755, puis du comte de Clermont vers 1758.
En novembre 1760, il épouse Louise Françoise de Bon (2 février 1738 - ?). Elle est la fille de Louis Guillaume de Bon, marquis de Saint-Hilaire et premier président du Comté de Foix et du conseil souverain de Perpignan, et d’Elisabeth Jeanne Thérèse de Bernage. Leur fils, Jean-Louis-Félicité de Bruyères-Chalabre naît le 24 octobre 1762. Il est admis aux honneurs de la cour en 1781. Entré fort jeune au service dans le régiment Royal-Infanterie, il est major en second lorsque la Révolution éclate. Il décèdera le 17 avril 1809 à Chalabre.
[1] Jean de Saint-Étienne était gouverneur du château de Penne.
[2] Il sera finalement voûté de briques au XVIIIème siècle.
[3] Dans l'acte de décès de Jean de Saint-Etienne de Caraman il est précisé qu'il a été enseveli dans le presbytère.
Veuf d’Anne-Françoise Bouret d’Erigny, Jean-Louis-Félicité de Bruyères-Chalabre épouse Catherine-Julie Laval, à Paris, en pleine Révolution, le 7 Ventôse an II. Rapidement, ils émigrent en Angleterre. C’est durant l’exil à Londres de la famille Bruyères-Chalabre que va naître Nathalie Marie Henriette de Bruyères-Chalabre, héritière du château de La Pomarède, le 7 mars 1797.
Durant la période révolutionnaire, le château de La Pomarède appartenant au comte de Bruyères, celui-ci le confie ainsi que ses terres, à son régisseur M. Reverdy, un riche bourgeois, jusqu’à son retour d’immigration. Ainsi, le château n'est pas saisi comme bien national. La famille Reverdy conservera les terres en fermage pendant 80 ans.
En 1802, Jean-Louis-Félicité de Bruyères-Chalabre rentre à Chalabre. Puis, il établit le domicile de sa famille au château de La Pomarède, héritage de sa grand-mère, Marie de Saint-Etienne de Carmain. Le 20 septembre 1808, Jean-Louis de Bruyères-Chalabre déclare vouloir s’établir de nouveau à Chalabre.
En 1805, une bande de brigands, dirigée par Mazars, dit la Déroute, sévit dans les contreforts de la Montagne Noire aux confins des départements du Tarn, de l’Aude et de la Haute-Garonne, suivant une « ligne déterminée par les localités d’Arfons, Laprade, Les Cammazes, Soréze, La Pomarède et Saint-Félix de Lauragais »[1]. Ces brigands avaient « des domiciles fixes », où ils se recevaient mutuellement et qui leur servaient éventuellement « d’asile » ou de « retraite », en cas de poursuite. Ils entretenaient « des correspondants » dans plusieurs communes et ne « se ralliaient par des signaux convenus que lorsqu’ils avaient quelque expédition à faire. » Elle est la seule bande que les « renseignements » de Gendarmerie mentionnent expressément comme n’étant point errante[2].
À la mort de son père en avril 1809, Jean-Louis-Félicité de Bruyères-Chalabre est nommé conseiller municipal de Chalabre par le préfet de l’Aude, puis Maire le 1er janvier 1813. Il sera Maire de Chalabre du 25 janvier 1813 au 30 mars 1815 puis du 10 août 1815 au 06 août 1830, jour de sa démission.
En avril 1814, lors de l'abdication de l'Empereur Napoléon 1er, se déroule la fin de la campagne qui opposa Wellington à Soult au retour d'Espagne. Au lendemain de la bataille de Toulouse[3], une partie de l'armée anglaise, poursuivant la cavalerie française, s'établit à Maureville et un cantonnement d’anglais s’installe à environ 1 km au sud du village de La Pomarède au lieu-dit du Malou. A cet emplacement, une fontaine, aujourd'hui dite "des Anglais", aurait assuré le ravitaillement en eau des hommes et des chevaux. En fait, rien n'est moins sûr, car le 18 avril Soult conclut un armistice avec Wellington dont les troupes stationnent toujours à Maureville. Si des cavaliers anglais ont bivouaqués au Malou, ce ne devait être qu’une petite escouade d'avant-garde.
Élu député de l’Aude le 22 août 1815, réélu le 4 octobre 1816, Jean-Louis-Félicité de Bruyères-Chalabre est aussi élu conseiller général le 30 décembre 1815. Aux élections de 1824, il est élu député de l'arrondissement de Carcassonne jusqu’en 1827, et nommé président du grand collège de l’Aude. En 1827, il est candidat à la députation à Castelnaudary, sur le territoire duquel se trouve son château de La Pomarède. Battu, il se retire de la vie politique.
Le 11 mai 1817, à Chalabre, Nathalie de Bruyères-Chalabre, héritière du château de La Pomarède, épouse Mathieu Antoine de Mauléon-Narbonne de Nébias (1788-1854), issu d'une autre famille illustre, celle des Mauléon-Narbonne. De cette union naît Félicité de Mauléon-Narbonne. Nathalie de Bruyères-Chalabre passe quelques années de sa vie au château de La Pomarède mais décèdera le 13 octobre 1871 à Chalabre.
En 1828, Catherine-Julie Laval décède. Elle était la fille d'un banquier dont les ancêtres étaient notaires à Blan, petit village proche de Revel, de confession protestante. C'est pourquoi le curé de Chalabre refuse qu’elle repose au cimetière, elle est finalement inhumée dans le parc du château de Chalabre.
Le 16 février 1841, à Toulouse, la descendante des Mauléon-Bruyères, Félicité de Mauléon-Narbonne (de Nébias) épouse le Marquis Louis d’Auberjon de Saint-Félix. Elle lui apporte le château de La Pomarède en dot. Outre le château, la seigneurie de La Pomarède comprend trois métairies nobles (La Garrigue, Les Votes, La Cabrerie) et trois arrières fiefs (La Ramejanne, l’En Ratié, L’Entheulet). Le village comptait 526 âmes en 1846, c'est le nombre d'habitants maximum jamais atteint.
Le grand salon du château s’orne alors des blasons d’Auberjon et de la devise :
"Maille à maille, se fait l'auberjon"
Le couple donne naissance à treize enfants dont Pierre Dominique d’Auberjon né à Sorèze le 27 mars 1858, dont le parrain n'est autre que le père Henri-Dominique Lacordaire.
Outre la politique, Louis d’Auberjon, Chevalier de la Légion d’honneur (1868), député de la Haute-Garonne à partir du 8 février 1871 (parti conservateur) et conseiller général du canton de Revel (8 octobre 1871), s'intéresse à l'agriculture. Depuis 1855, il possède une exploitation à La Pomarède qui se compose de 330 hectares de terres de natures diverses, mais en général assez médiocres et décide de réaliser d'importantes opérations destinées à en assurer l'irrigation. Cette opération fait l'objet d'une présentation au concours régional de Carcassonne en 1859[5]. Il décède à Toulouse le 26 avril 1873.
Située en territoire rural principalement voué à l’agriculture, la commune est qualifiée en ces termes significatifs :
« A La Poumarédo pas d’argen é paouc de mounédo » - « A La Pomarède, point d’argent et peu de monnaie »
Pierre Dominique d’Auberjon épouse Marie Aurélie Marguerite Mathieu de Boissac (née en 1861) le 5 mai 1882, à Bordeaux paroisse de Lyme. Après la naissance de leur fille Jeanne Marie-Louise d’Auberjon, le 1er avril 1883 à Bordeaux, le couple s'installe au château de la Pomarède. A la fin du XIXème siècle, le château fait l’objet de profondes modifications des corps de bâtiment, en particulier, le donjon perd son toit pointu.
Pierre Dominique d’Auberjon meurt en 1902 et son épouse en 1914.
Jeanne Marie-Louise d’Auberjon épouse Louis Marie Nicolas Ernest (Maurin) de Brignac (1869-1927), le 4 janvier 1904 à La Pomarède. Lors de son mariage, Marie Louise d’Auberjon apporte en dot le château de La Pomarède et les terres qui y sont attachées.
La guerre de 1914-1918 est une catastrophe démographique pour la région : plus de 20% des jeunes entre 18 et 25 ans ne survivent pas aux combats et avec le taux de mortalité des rescapés, c'est un tiers de la population active qui disparaît du Lauragais. A La Pomarède onze hommes ne reviendront pas dans leur famille.
Ce n'est qu'en 1942, lors de l'occupation de la zone sud, que les troupes allemandes firent irruption dans la région. Si La Pomarède ne subit qu'une présence de 2 soldats allemands, le Mas-Saintes-Puelles fut fortement éprouvé avec une formation S.S. qui y stationnait.
En 1950, Jeanne Marie-Louise d’Auberjon, veuve d’Ernest Maurin de Brignac, vend le château à la municipalité, mais garde la jouissance d'une partie jusqu'à sa mort. Jeanne Marie-Louise d’Auberjon décède le 11 avril 1968 à La Pomarède sans postérité. Elle sera la dernière châtelaine de La Pomarède.
[1] Société d’Histoire de Revel Saint-Ferréol.
[2] 8. A.N., AF IV 1494, bulletin du 10 messidor An III (29 juin 1805) ; F7 8493, dossier 3924, les 4, 14, 17, 25, 30 prairial et 17 messidor AN III (24 mai, 3 juin, 6 juin, 14 juin, 19 juin et 6 juillet 1805). – A.D.T., IVM 4 1, 20 prairial AN III (9 juin 1805).
[3] La bataille de Toulouse s'est déroulée le 10 avril 1814, de 6 heures à 21 heures.
[4] Le « Journal » de George Woodberry, réédité en 2009 par L.C.V. sous le label « A la Librairie des Deux Empires », cf. http://lestafette.unblog.fr/2018/09/02/1814-1815-
un-officier-britannique-face-a-la-grande-armee-le-lieutenant-george-woodberry/
[5] D'après un rapport de A. Jusserand conservé aux Archives Départementales de l'Aude.
- ARTEFEUIL, ROZIERE (Ernest), VENTRE (Louis, seigneur de la Touloubre) : Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, 1786.
- AUZIAS (Dominique), LABOURDETTE (Jean-Paul) : AUDE - Pays Cathare -, 2018.
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- CLÉMENT (Pierre) : Roquefort de la Montagne Noire, Nouvelles éditions Loubatières, 2009.
- DÉBAX (Hélène) : La féodalité languedocienne : XIe-XIIe siècles : serments, hommages et fiefs dans le Languedoc des Trencavel, Presses Universitaires du Mirail, 2003
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Site de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales.
Les comtés de Carcassonne et de Razès et leurs marges (IXe – XIIe siècle). - DOUMERC (Gustave) : Histoire de Revel en Lauragais,1976.
- FURET (François), RICHET (Denis) : Histoire de la Révolution Française.
- GARRIGOU (Adolphe) : Études historiques sur l'ancien pays de Foix et le Couseran, Volume 1, 1863.
Histoire de Mas-Saintes-Puelles (Inconnu). - MALARY (Sylvie) : Le canton de Revel en Lauragais de l'antiquité à la fin du Moyen-âge, SNES Éditions, 1990
- MARANDET (Marie-Claude) : Les campagnes du Lauragais à la fin du Moyen Âge, 2006.
- Mercure Galant - Février 1706.
- MERIENNE (Patrick) : Atlas Mondial du Moyen Age, Ouest-France éd., 1997.
- MORÈRE (abbé G.B) : Histoire de Saint-Félix-de-Caraman - Baronnie des états du Languedoc, 1899.
- MORERI (Louis) : Le Grand Dictionnaire Historique, Ou Le Mélange Curieux De L'Histoire Sacrée Et Profane, 1731.
- ODOL (Jean) : Lauragais, Privat, 1995.
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- SABARTHES (Abbé) : Histoire du clergé de l'Aude, 1789-1803.
- TIRAND (Paul) : Castelnaudary et le Lauragais Audois, Eché, 1988.
- TISSINIER (Gaston) : Recherches aux Archives de l'Aude, 1984.
- VITON de SAINT-ALLAIS (Nicolas) : Annuaire historique, généalogique et héraldique de l'ancienne noblesse de France, 1835.
Sites à visiter :
- A la découverte de l'Aude et escapades en Ariège (http://www.belcaire-pyrenees.com/article-la-pomarede-village-du-lauragais-vous-connaissez-120589505.html)
- Baraigne - Village cathare en Lauragais (http://sgdelestaing.pagesperso-orange.fr/)
- Couleur Lauragais (http://www.couleur-lauragais.fr/)
- Société d’Histoire de Revel Saint-Ferréol (http://www.lauragais-patrimoine.fr/)
- Fiche Mérimée : PA00135695