Le Lauragais (en occitan : Lauragués) est une région historique et culturelle du sud-ouest de la France. Il est cité depuis le XIème siècle dans des sources diocésaines, puis en tant que comté ou sénéchaussée. Culturellement, le Lauragais, zone rurale, est associé à la richesse de sa production agricole. En témoignent ses surnoms de « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc », qui renvoie à la spécialisation et à l’exportation céréalière depuis le XVIIème siècle, grâce au canal du Midi. Mais cette région est aussi connue par son histoire, notamment religieuse (catharisme, protestantisme) ainsi que par son très riche patrimoine : canal du Midi et ses sources, abbayes et églises, châteaux, stèles discoïdales, pigeonniers, moulins à vent, bastides, etc. Le poète Auguste Fourès et le peintre Paul Sibra ont immortalisé le Lauragais dans leurs œuvres respectives.
Le Lauragais a eu des frontières mouvantes selon les diverses répartitions territoriales, religieuses, judiciaires ou géopolitiques qui se sont succédé et superposé au cours des siècles. Il est néanmoins possible d'en esquisser un contour :
- vers l'ouest jusqu'à Castanet-Tolosan ;
- vers l'est jusqu'à Sorèze au pied de la Montagne Noire ;
- au nord, jusqu'à Puylaurens ;
- au sud-est, jusqu’au village de Fanjeaux ;
- au sud-ouest jusqu'à Cintegabelle.
Il occupe donc un espace autour de l’axe central que constitue le canal du Midi, entre les agglomérations de Toulouse au nord-ouest et Carcassonne au sud-est et celles de Castres au nord-est et Pamiers au sud-ouest.
Géographie
Le terme Lauragais serait issu du nom de sa première « capitale » territoriale, le castrum de Laurac[1], le nom de cette commune dériverait de celui d’une villa gallo-romaine, formé par adjonction du suffixe acu au gentilice Laurius. Le mot est attesté pour la première fois, sous sa forme Lauragues en 1150, puis latinisé en Lauriacense en 1219.
Nota : une autre origine, non avérée, le ferait dériver du verbe occitan laurar qui signifie labourer, donnant ainsi une origine à cette "terre de labours".
Parfois surnommé le "pays aux milles collines" ou la "petite Toscane française", le Lauragais est connu pour ces paysages de douces collines. Cependant, le Lauragais peut être partagé en quatre grands types de reliefs :
- le nord-est avec les premiers contreforts sud du Massif Central, la Montagne Noire (relief ancien qui domine les plaines environnantes de plusieurs centaines de mètres et qui sert de château d’eau pour le canal du Midi) ;
- une zone de plaine qui relie Revel à Bram en passant par Castelnaudary, parcourue par deux cours d’eau artificiels, le canal du Midi et la rigole de la Plaine, et par une rivière naturelle, le Fresquel ;
- une successions de collines allant, au nord, de Saint-Félix-Lauragais à Lanta, et, au sud, de Laurac à Castanet ;
- une zone centrale plane, appelée « sillon lauragais » ou « sillon de l'Hers », qui le traverse obliquement du sud-est jusqu’à la banlieue toulousaine au nord-ouest qui est l’axe central du territoire : depuis l’antique Via Aquitania.
Taillée dans les molasses, s’inclinant doucement d’est en ouest, les altitudes vont de 500 m (Laurac) à 250 m (Lanta). Deux zones plus élevées concentrent plusieurs sources : la Piège où naissent l’Hers mort, la Ganguise, le Gardijol, et les collines entre Avignonet-Lauragais et Saint-Félix-Lauragais avec le Marès, et la Saune.
[1] D'après Élie Griffe, confirmé par Jean Odol et Lucien Ariès.
Climat
Situé à 150 km de la mer Méditerranée et 200 km de l’océan Atlantique, coincé entre les contreforts des Pyrénées au sud et du Massif central au nord, et ne possédant pas un relief très accidenté, le Lauragais est largement ouvert aux influences venues de l’est comme de l’ouest, un véritable couloir à vents. Il est à la fois sous influence atlantique et méditerranéenne. Trois éléments le caractérisent : un été chaud et sec, des pluies irrégulières et des vents violents. Les deux vents dominants sont le Cers venant du nord-ouest et l'Autan, plus violent que le premier, venant du sud-est.
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